Communiqué de presse
Dans une lettre ouverte adressée à la Commission européenne et au gouvernement français, plusieurs dizaines d’organisations françaises appellent à ce que l’accord UE-Mercosur soit définitivement abandonné et à ce que la Commission et les États-membres mettent fin aux efforts actuellement entrepris pour tenter de le sauver. Le parlement est également appelé à suivre l’exemple autrichien et à adopter une résolutions indiquant que les parlementaires n’approuveront pas cet accord.
Alors que la déforestation bat des records, que les incendies font des ravages et que les attaques contre les populations indigènes se multiplient au Brésil, la Commission européenne, avec le support explicite ou tacite de nombreux États-membres, continue de faire pression pour entamer le processus de ratification de l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur. La Commission travaille ainsi à la rédaction d’une déclaration, portant notamment sur les enjeux du développement durable, qui pourrait être jointe au présent accord, sans que celle-ci ne modifie l’économie générale de l’accord.
Une telle déclaration ne saurait résoudre les problèmes structurels soulevés par ce projet d’accord entre l’UE et les pays du Mercosur qui va, comme cela a été démontré à plusieurs reprises, conduire à aggraver la déforestation (Amazonie, Gran Chaco, Cerrado, etc) et les violations des droits humains, accélérer la destruction des emplois et moyens de subsistance de paysan.ne.s, indigènes ou salarié.e.s des deux côtés de l’Atlantique. De récentes études montrent d’ailleurs qu’ajouter une déclaration conjointe au contenu d’un tel accord ne règlerait pas les risques de déforestation et d’aggravation du changement climatique que cet accord soulève.
Par cette lettre ouverte, les organisations de la société civile (liste ci-dessous) appellent la Commission européenne et les États-membres de l’UE à mettre fin à cet accord UE-Mercosur, et le Parlement français à adopter des résolutions indiquant que les parlementaires ne sauraient approuver cet accord et demandent son abandon.
Notes :
- Liste des organisations françaises signataires : Action Aid- Peuples Solidaires, Aitec, Amis de la Terre France, Attac France, Autres Brésils, Bloom, Campagne Glyphosate 33, CCFD-Terre Solidaire, Coalition Solidarité Brésil, Collectif Stop CETA-Mercosur, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan), Comité FAL-Solidarités Paysannes Internationales, Comité Pauvreté et Politique, Communauté de l’Arche, Non-violence et Spiritualité, Confédération Général du Travail - CGT, Confédération paysanne, Emmaüs International, Foodwatch France, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, France Amérique Latine - FAL , France Nature Environnement, FSU, Générations Futures, GITPA (Groupe international de travail pour les peuples autochtones), Les Amis du Monde Diplomatique, Les Amis du Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil, Ligue des droits de l’Homme, Notre Affaire à Tous, Réseau Européen pour la Démocratie au Brésil (RED.Br), réseau Roosevelt, Sherpa, SOL Alternatives Agroécologiques et Solidaires, WeMove Europe
- Lien vers la lettre en .pdf
Pour aller plus loin, quelques ressources sur l’accord UE-Mercosur :
- Site Internet de la coalition transatlantique de la société civile : http://stopeumercosur.org
- Déclaration de 450 organisations + Vidéo
- Position de la société civile brésilienne ;
- Déclaration syndicale (CCSCS et CES) transatlantique ;
- Analyse de l’accord UE-Mercosur par Attac France et l’Aitec
- Demandons aux collectivités territoriales de s’engager contre l’accord et pour la relocalisation écologique et solidaire ;
- Publication de la coalition Solidarité Brésil sur la situation gravissime des droits humains au Brésil,
- Rapport de l’ONG Grain L’accord commercial UE-Mercosur va intensifier la crise climatique due à l’agriculture
- Rapport des Amis de la Terre (27 mai 2020) : « L’accord au cou », le coût réel de l’accord UEMercosur
- Rapport de Greenpeace & CCFD-Terres Solidaires : Accord Mercosur : les risques pour le climat et les droits humains
- Sur les conséquences pour le monde agricole, voir cette fiche technique de la Confédération Paysanne
- Rapport de Foodwatch et Powershift : Le commerce à tout prix ? Analyse d’accords de libre-échange en cours de négo.