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Emmanuel Macron en visite au Brésil - le temps est venu d’une alternative à l’accord UE-Mercosur

mardi 26 mars 2024

Ces mercredi 27 et jeudi 28 mars, Emmanuel Macron se rend au Brésil. Alors que la Commission européenne a toujours entre ses mains un mandat des 27 États-membres pour finaliser les négociations entre l’UE et les pays du Mercosur, nous avons la confirmation qu’elles se poursuivent sur un plan technique. Pour les organisations de la société civile, il est urgent de reconnaître qu’il n’y a ni majorité sociale ni majorité politique en faveur de l’accord UE-Mercosur en France et que le temps de d’une alternative est venu. La société civile porte des propositions en ce sens comme l’illustre un appel signé par 170 organisations des deux côtés de l’Atlantique : Pour une alternative à l’accord de libéralisation du commerce UE-Mercosur.

Pour que l’accord UE-Mercosur et les tensions que cet accord suscite ne soient pas au coeur de cette visite officielle, l’Elysée fait valoir auprès des journalistes «  que c’est Bruxelles et non pas l’Élysée qui est compétent en la matière ». Cette justification nous parait discutable :

  • qui a donné mandat à la Commission européenne de négocier au nom de l’UE, des États-membres et des populations européennes ? Les 27 États-membres dont la France.
  • qui critique le contenu de l’accord UE-Mercosur mais n’a toujours pas exigé ni l’abandon du mandat de négociation dont la Commission dispose ni son réexamen ? La France
  • qui devrait chercher à convaincre le Brésil qu’une voie alternative à l’Accord UE-Mercosur doit être trouvée ? La France.

Immanquablement donc, même si l’Elysée souhaite le contraire, il sera question de l’accord UE-Mercosur durant cette visite officielle. Ne serait-ce que parce que le président Lula critique le « protectionnisme français », et a affirmé vouloir signer l’accord sans la France lors de la visite de Pédro Sanchez à Brasilia le 6 mars dernier. La France et Emmanuel Macron n’ont-ils rien à dire à ce sujet ?

Pour les organisations de la société civile, il est urgent que l’exécutif français reconnaisse qu’il n’y a ni majorité sociale ni majorité politique en faveur de l’accord UE-Mercosur en France et que le temps d’une alternative est venu. C’est d’ailleurs ce qu’a laissé penser Stéphane Séjourné lors de sa visite récente en Argentine : un renforcement géopolitique et de coopération serait possible sans accord UE-Mercosur. Mais pour cela, il faut solder l’accord-Mercosur et ne pas laisser penser que l’accord pourrait être finalisé au second semestre 2024, comme le suggère la Commission européenne, en évitant que cela ne soit débattu pendant les élections européennes.

Prenant au mot l’exigence d’un renforcement des liens entre les populations européennes et latino-américaines, plus de 170 organisations des deux côtés de la l’Atlantique – dont une trentaine françaises dont le collectif Stop CETA-Mercosur (liste ci-dessous) – appellent à abandonner cet accord obsolète et à fonder nos relations politiques, commerciales et géopolitiques sur de nouveaux principes (Appel à lire ici en .pdf) : Solidarité, Égalité, Coopération, Soutenabilité, Démocratie afin de « de garantir une bonne vie pour tous » plutôt que « d’assurer des profits pour quelques-uns  ».

Liste des organisations françaises signataires :
ActionAid France, Action Non-Violente COP 21, Aitec, Alternatiba, Alofa Tuvalu, Amis de la Terre France, Association Franco-Brésilienne pour les Peuples – AFBP, Attac France, Autres Brésils, BLOOM Association, CADTM France, Canopée, CCFD Terre Solidaire, CGT, Collectif Stop CETA-Mercosur, Confédération paysanne, Comité Pauvreté et Politique, Committee in Solidarity with the Indigenous Peoples of the Americas (CSIA-Nitassinan), Emmaüs International, Fédération Artisans du Monde, Fondation Copernic, Foodwatch, France Amérique Latine-FAL, France Nature Environnement, FSU, Générations Futures, Greenpeace France, Groupe Non-Violent Louis Lecoin, LDH, Les Amis du Monde diplomatique, Le Mouvement de la Paix, MRAP, Notre Affaire À Tous, Réseau Européen pour la Démocratie au Brésil (RED.Br), Réseau roosevelt du travail pour tous, Union syndicale Solidaires, ZEA

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