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Emmanuel Macron, prêt à signer l’accord UE-Mercosur d’ici à la fin de l’année ?

mercredi 11 juin 2025

Alors que la Commission européenne entend accélérer le processus de ratification de l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, la position de la France devient incertaine. Qui faut-il croire : Emmanuel Macron au dernier salon de l’Agriculture, en février dernier, qui qualifiait l’accord de « mauvais texte » et disait aux agriculteurs qu’il ferait « tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne » ? Ou bien le même Emmanuel Macron qui, à l’occasion de la récente visite du président brésilien à Paris, affirme qu’« un accord entre l’Union européenne et le Mercosur » est « stratégiquement bon » et que la France le signerait « d’ici à la fin de l’année » si les conditions sont réunies ? Quelle est donc la position de la France ? Consacre-t-elle les moyens diplomatiques adéquats pour constituer une minorité de blocage, toujours possible, avec d’autres capitales européennes afin de bloquer la ratification de l’accord ? Ou bien l’exécutif français est-il à nouveau en train de tergiverser et de refuser de traduire en actes à Bruxelles ses prises de positions à Paris ? « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup » dit l’adage : il est urgent que l’exécutif français clarifie sa position.

Jeudi 5 mai, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en visite d’État à Paris, a exhorté Emmanuel Macron à « conclure » cet accord, lui demandant de changer de position à ce sujet, et indiquant qu’il « irait lui-même voir les agriculteurs français » pour leur montrer qu’ils « seront gagnants  ». Le lendemain, dans un entretien à la chaîne de télévision brésilienne GloboNews, E. Macron a affirmé qu’« un accord entre l’Union européenne et le Mercosur » était « stratégiquement bon » et qu’il accepterait de le signer sous conditions. « Faire tout » pour que l’accord ne voit pas le jour et « poser des exigences avant d’annoncer signer l’accord  » n’est pas équivalent. Qui plus est quand ces exigences tombent à plat, tant en termes de processus que sur le fond (voir cette analyse de l’Aitec).

Pour le collectif national Mercosur, qui regroupe les organisations de la société civile mobilisées contre cet accord, il n’y a aucune raison que la position française évolue : ni la situation géopolitique, ni la situation économique, ni le contenu de l’accord UE-Mercosur ne justifie que la France puisse envisager de se rallier à cet accord (lire notre communiqué) : « on ne répond pas à une situation inédite de remise en cause des règles du commerce international de ces 30 dernières années par la mise en œuvre d’un accord dont toutes les études montrent qu’il fait peser de graves dangers sur de nombreuses filières agricoles en Europe, des filières industrielles dans les pays du Mercosur, et sur le climat et les écosystèmes ». Le collectif appelle

  • l’exécutif français à pleinement se mobiliser en constituant une minorité de blocage au sein de l’UE pour que cet accord nocif ne soit pas ratifié.
  • les organisations de la société civile, les collectifs locaux, les citoyennes et citoyens de ce pays à relayer notre appel aux collectivités territoriales pour qu’elles votent un voeu/résolution « contre l’accord UE-Mercosur et pour la relocalisation écologique et solidaire »


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Organisations membres du collectif national Stop CETA-Mercosur : ActionAid France, Aitec, Amis de la Terre France, Attac France, Confédération Paysanne, CGT, Greenpeace France, Fédération Artisans du Monde, Fondation Copernic, FoodWatch, FNE, FSU, Solidaires, etc

Pour aller plus loin :

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