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18 avril : Forte mobilisation mondiale contre le TAFTA

lundi 20 avril 2015

Alors que le 9e cycle de négociation du traité transatlantique s’ouvre aujourd’hui à New York, la mobilisation "Stop TAFTA" a franchi une nouvelle étape ce samedi 18 avril, à travers plus de 600 initiatives en Europe et en Amérique du Nord.

Succès de la journée mondiale contre les traités des multinationales

La journée internationale d’action a agrégé des centaines d’initiatives partout en Europe pour exprimer l’opposition grandissante à ce projet de libéralisation du commerce et l’investissement entre l’UE et les États-Unis, ainsi qu’à tous les accords similaires conclus ou négociés par l’UE sur tous les continents – notamment le CETA (accord UE-Canada). Débats publics, actions de sensibilisation, manifestations, signatures de pétition... les citoyens se sont mobilisés dans plus de 750 villes de 46 pays. A la veille d’un nouveau cycle de négociation du TAFTA entre Europe et États-Unis, les populations de part et d’autre de l’Atlantique ont clairement fait entendre leur détermination à défendre leurs droits, à protéger l’environnement et à remettre les multinationales à leur place.

Aux États-Unis, les mobilisations ont porté sur la Trade Promotion Authority (souvent appelée "Fast Track"), trois jours après l’introduction de cette proposition de loi visant à donner les pleins pouvoirs au Président Obama pour négocier les accords transatlantique (TAFTA) et transpacifique (TPP). Dans tout le pays, des actions ont eu lieu pour appeler les élus du Congrès à défendre leur pouvoir législatif.

En France, sous le slogan « TAFTA : tout ce dont nous ne voulons pas », le collectif Stop TAFTA a dénoncé les conséquences néfastes qu’aurait cet accord sur l’agriculture, l’emploi et les conditions de travail, la santé, le climat et la démocratie. A Paris, la marche « Stop TAFTA et CETA ! Non aux traités des multinationales » a réuni 3000 personnes. Avec plus de 90 initiatives organisées dans l’Hexagone, la mobilisation s’intensifie.

A ce jour, l’initiative citoyenne européenne contre le TAFTA et le CETA dépasse les 1 700 000 signatures, tandis que le nombre de collectivités locales adoptant des résolutions « Hors TAFTA » ou « en vigilance » s’accroît chaque semaine.

Partout des citoyen-nes portent le débat et interpellent leurs élus. Le gouvernement français et son secrétaire d’État Matthias Fekl font pourtant la sourde oreille, et entretiennent l’ambigüité sur le mécanisme d’arbitrage investisseur-État (ISDS), qui fait l’objet de nombreuses critiques depuis le début des négociations. Et les efforts de communication de la commissaire européenne au commerce C. Malmström n’apportent aucune réponse aux inquiétudes exprimées, ni lors de son audition mercredi dernier par des parlementaires français ni dans le texte qu’elle a signé sur le site de la Direction Générale du Commerce, à la veille de cette journée internationale d’action, et où elle demande notamment aux gouvernements de défendre plus activement ce projet d’accord transatlantique.

Au lancement du 9e cycle, un accord qui reste inacceptable

Si, comme à son habitude, la DG Commerce n’a divulgué aucune information sur les objectifs et les contenus des pourparlers prévus cette semaine à New York, des fuites récentes font craindre le pire.

La dernière version fuitée du chapitre « Coopération règlementaire » tel que l’Union européenne le souhaite, bouleversera littéralement les conditions de régulation et d’élaboration des lois dans l’UE comme dans ses États membres.

En outre, dans une note du gouvernement allemand à ses ambassades, fuitée en fin de semaine dernière, on apprend que la DG Commerce, à l’instigation de ses États membres dont la France, est prête à brader son agriculture contre l’accès de ses grandes entreprises aux marchés publics américains. Un tel renoncement précipiterait l’intensification brutale de la pression sur les prix agricoles, une fuite en avant accélérée vers l’industrialisation de la production, la disparition de très nombreuses fermes et la dégradation générale de notre alimentation : en d’autres termes, une évolution de nos agricultures vers l’exact opposé de nos préférences collectives et des objectifs climatiques affichés par la COP 21.

Autant de nouvelles raisons pour nos organisations de poursuivre leur campagne contre le projet d’accord transatlantique. Le collectif Stop TAFTA renforcera donc ses initiatives dans les semaines et les mois à venir pour que les accords transatlantiques TAFTA et CETA voulus par la Commission européenne, sa Direction Générale du commerce et les gouvernements des États membres, ne voient pas le jour.

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