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CETA : le sommet de la signature n’aura pas lieu

jeudi 27 octobre 2016

Le Premier ministre canadien a officiellement confirmé le report du Sommet UE-Canada au cours duquel le CETA devait être formellement signé. La Belgique poursuit les négociations internes en vue d’obtenir les garanties et amendements que plusieurs parlements régionaux, dont la Wallonie, estiment nécessaires pour autoriser leur gouvernement fédéral à approuver le traité. 

Ces derniers jours les pressions économiques et politiques à l’encontre de la Wallonie n’ont cessé de se multiplier, tentant de présenter la Wallonie comme isolée dans ses critiques à l’égard du traité. Ce sont pourtant des millions de personnes, citoyens, experts, parlementaires, élus locaux qui expriment les mêmes inquiétudes depuis deux ans et la divulgation publique de la première version du texte du traité.En Belgique, deux autres entités bloquent la signature de l’accord : la région de Bruxelles-capitale et la communauté linguistique « française ». Plusieurs parlements nationaux ont adopté des résolutions critiques du traité et des modalités de sa mise en œuvre, notamment en Irlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas...

En Europe, conscientes des risques du traité pour les économies locales, l’environnement ou la cohésion des territoires, plus de 2000 collectivités se sont déjà déclarées hors TAFTA et CETA [1].

Pour Andrée Desvaux du Collectif Roosevelt : « La Wallonie a permis cette victoire du politique sur les seuls intérêts économiques. Ainsi se trouve annulée la capture de nos pouvoirs de décision par des entités privées et une chance est redonnée aux citoyens de toute l’Europe de reprendre leur destin en main. »

Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch commente : « Nous nous réjouissons de cette décision d’ajourner le sommet UE - Canada. Toutefois, il faut rester vigilant, ce répit doit servir à ouvrir un réel débat démocratique sur la nature et le contenu du CETA, en France et partout ailleurs en Europe. Rappelons par exemple que le CETA ne respecte ni le principe de précaution, ni la Constitution française. »

Pour Jean Michel Coulomb d’Attac : « P. Magnette a permis à des préoccupations largement partagées telles que la protection de l’agriculture, des services publics, de l’environnement ou des droits sociaux, d’émerger dans le débat public, et de s’imposer au plus haut de l’agenda européen. C’est une victoire incontestable. Nous allons maintenant travailler pour élargir ce front, et pour tenter d’enclencher un vrai débat politique en France, afin que celle-ci ne puisse jamais signer le traité sans que son Parlement ne se soit prononcé. »

Amélie Canonne, de I’AITEC confirme : « le silence du gouvernement français dans la dernière phase est vraiment inadéquat. Après avoir manœuvré pour taire les inquiétudes et les questions des députés début octobre, il a maintenu son cap de soutien béat au traité, sans prendre la mesure de l’enjeu véritable : la délégitimation complète de la politique commerciale de l’UE et de ceux qui la conduisent. C’est aussi son échec, il doit en tirer les leçons et soutenir la perspective d’une refondation complète de la stratégie de commerce et d’investissement de l’UE, au service des peuples et non plus des intérêts industriels. »